21 juin 2022 | Actualité

Chirurgie orthopédique au CHPO : la RAAC, une nouvelle vision de la prise en charge de patients

Retrouver plus rapidement son autonomie après une intervention chirurgicale, c’est l’objectif de la réhabilitation améliorée après chirurgie (RAAC), une approche « nouvelle » de l’intervention chirurgicale centrée autour du patient, adoptée par le CHPO pour sa chirurgie viscérale en 2019, puis sa chirurgie orthopédique en 2021. Bientôt une généralisation ?

‘‘ Au CHPO, on a décidé de proposer le protocole RAAC pour améliorer la prise en charge des patients sur la chirurgie orthopédique ’’ déclare le Dr Sylvie Laplanche, cheffe du service de chirurgie orthopédique.
‘‘ Ce sont essentiellement toutes les mesures qui permettent au patient d’être le plus en forme possible pour une intervention chirurgicale, que l’intervention soit le moins traumatique possible et que les suites soient les plus optimales possibles pour la meilleure récupération. ’’

 

Un protocole RAAC s’articule autour de 3 phases :
avant, pendant et après l’intervention chirurgicale

‘‘ La prise en charge est totalement individualisée en fonction de l’état de santé initial du patient et de sa progression après l’intervention. En outre, la RAAC nécessite que le patient soit impliqué et acteur de son parcours ’’ explique Michèle Bovagnet, cadre supérieure des soins critiques.
Tout se joue donc avant et après l’opération.

Plus le parcours est anticipé et préparé, meilleures seront la prise en charge et la réhabilitation.

AVANT La préparation à l’intervention

Les patients éligibles se voient proposer la RAAC par le chirurgien, qui dédie un temps spécifique de consultation à ce dispositif. Cette étape d’information est essentielle, car elle doit être comprise et acceptée par le patient. Le chirurgien et l’anesthésiste apprécient la pertinence de l’entrée du patient dans ce protocole. Les antécédents, la compréhension des consignes et la capacité du patient à être acteur de son parcours, sont autant d’éléments qui permettent la réussite du dispositif. Les modalités du retour à domicile sont déjà envisagées.

L’infirmier de consultation RAAC joue un rôle essentiel dans l’accompagnement du patient. Il articule le parcours et assure l’éducation du patient, du début à la fin de sa prise en charge.

L’anesthésiste identifie d’éventuelles complications.
‘‘ Nous anticipons également le post-opératoire grâce à des médicaments évitant les nausées et vomissements liés à l’anesthésie ’’ détaille le Dr Jennifer Rocher, cheffe de service d’anesthésie.
‘‘ C’est comme pour un sportif : plus il est préparé à la course, plus il sera performant durant l’épreuve ! ’’ explique Michèle Bovagnet.

La période de jeûne préopératoire est adaptée (jeune moderne). Les prémédications ne sont plus systématiques. C’est un patient confiant et conscient qui arrive au bloc opératoire, parfois même debout. En limitant les effets de somnolence induits par les médicaments, le patient est plus actif dans sa rééducation. Il mémorise les exercices et les applique, sous le contrôle des kinésithérapeutes.

 

PENDANT L’opération

Le patient est pris en charge conformément au protocole du médecin anesthésiste, avec le minimum de techniques invasives (drains). Les médicaments utilisés en anesthésie sont rapidement éliminés. Ceci permet un réveil avec un meilleur niveau de vigilance. Le traitement de la douleur est anticipé, notamment grâce à l’utilisation des anesthésiques locaux.

A l’issue de l’opération, le patient s’éveille rapidement et regagne sa chambre. Il est déjà prêt pour débuter sa rééducation.

 

APRES Les suites post-opératoires

Après l’opération, une attention particulière est portée à l’évaluation de la douleur et des nausées et à leur traitement. La récupération rapide de la mobilité est obtenue par la réalisation d’exercices, plusieurs fois par jour. La reprise de l’alimentation est précoce.

Après vérifications des critères de sortie par le chirurgien, le kinésithérapeute et l’infirmier, le retour à domicile est acté. Les prestations sont organisées (soins, rééducation…). Une permanence téléphonique au CHPO, par l’infirmier de consultation RAAC, permet au patient d’avoir les réponses à toutes les questions qu’il se pose et d’adapter le suivi post opératoire.

 
La RAAC est le résultat d’un travail d’équipe pluriprofessionnelle centré sur le patient et son parcours.

Objectif du plan Ma santé 2022, la RAAC puise ses origines au Danemark, dans les années 1990. Cette procédure est une mise en application de l’Evidence-Based Medicine qui préconise « l’utilisation consciencieuse et judicieuse des meilleures données actuelles de la recherche clinique dans la prise en charge personnalisée de chaque patient ».

Ce protocole est également porteur de gains pour l’organisation et le budget des hôpitaux, en diminuant la charge de travail des services et la durée d’hospitalisation. En effet, l’optimisation de l’état basal du patient induit une diminution des techniques invasives et un retour rapide à vers l’autonomie.

Après la RAAC viscérale, la RAAC orthopédique

Au CHPO, riche de l’expérience acquise en RAAC viscérale et du dispositif « patient debout » (le patient arrive en marchant au bloc opératoire), une équipe projet a travaillé pendant 8 mois à la mise en place de la RAAC orthopédique.

Retenu pour faire partie de la 3ème vague du programme dédié de l’ARS, en partenariat avec le Groupe francophone de réhabilitation améliorée après chirurgie, le CHPO a bénéficié d’une subvention de 30 000 € qui a notamment permis l’achat d’attelles réfrigérées.

‘‘ Les retours des 1ers patients bénéficiaires sont très positifs ’’ affirme Michèle Bovagnet.
‘‘ A terme, notre objectif est de généraliser la RAAC à toutes les chirurgies, dans l’intérêt des patients. ’’

La prochaine étape concernera le développement de la RAAC sur pour les patients d’urologie.

 

Pour en savoir plus sur la RAAC :

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